« L’émotion du paysage fait sortir de soi le sujet qui l’éprouve… »
Erwin Straus
Anne Moser nous raconte des paysages…
Des arbres, des herbes et des eaux qui lui sont chers. Ils sont nés en elle et la font (re)naître à chaque fois qu’elle part… à la Gendronnière, dans son jardin natal à Strasbourg ou dans son jardin à Fresnes… à chaque fois qu’elle part retrouver son Soi dans le paysage, à travers le trait de pinceau, sur ces papiers légers, translucides, qui semblent se dématérialiser à l’infini par couches successives…
En investissant tout son corps, dans un élan venant d’un moment de méditation, d’un temps de marche, Anne dévoile l’invisible du paysage. Énergie révélée par des troncs ou des branches, imposants, à l’encre noire ou en couleur… atmosphères subtiles qui nous entraînent dans le tableau…
Anne Moser n’a pas besoin de perspective pour représenter l’espace extérieur, la nature. Elle suggère la profondeur autrement, par la superposition de plans qui nous invitent à parcourir la forêt, le marais. On se promène alors dans le tableau comme dans le paysage grandeur nature.
Les « dé-paysages » d’Anne Moser nous re-paysagent.
Ainsi, elle nous invite à voyager dans ses atmosphères paysagères, en les recréant, en les intériorisant… elle nous amène à revivre son émotion du paysage, son expérience spirituelle méditative, ces moments qui nous rappellent que corps et esprit ne sont qu’un… ces moments où notre corps-esprit entre en résonance avec le cosmos…
Caroline Alder, architecte-cinéaste, 2016